In my mind
Je sors un peu de ma léthargie pour dire que je suis vivante, que si je ne donne pas de signes de vie c'est que je n'ai pas envie d'en donner tout bonnement pour X ou Y raisons, rien de personnel donc je n'en veux à personne. Parce si j'en veux, je le dis. Anyway, je suis très famille et quand la famille va pas j'ai tendance à pas aller non plus. Tout est dit. Aller nulle part. Attendre que ça passe. Un jour tout cela finira mal. Je le sens et je le sais.
Tout cela me rapelle le sucide d'Edouard Levé qui a par ailleurs envoyé quelques semaines avant sa mort un manuscrit à son éditeur intitulé "Suicide". J'aim(ais) bien ce photographe, j'ai pu voir quelques oeuvres de lui par le biais de l'artothèque d'Auxerre. J'ai lu récemment dans les Inrock un article sur lui qui donnait des passages de son écrit qui ont d'ailleurs été lu à son incinération. Je les ai trouvé beaux c'est pourquoi je veux les inscrire ici. Mais ne t'inquiètes pas, je ne suis pas faible ni lâche pour aller jusque là un jour.
" Ton sucide rend plus intense la vie de ceux qui t'ont survécu. Si l'ennui, les menace, ou si l'absurdité de leur vie jaillit au détour d'un miroir cruel, qu'ils se souviennent de toi, et la douleur d'exister leur semblera préférable à l'inquiétude de ne plus être".
"Des regrets ? Tu en as eu pour la tristesse de ceux qui te pleuraient, pour l'amour qu'ils t'avaient porté, et que tu leur avait rendu. Tu en eus pour la solitude dans laquelle tu laissais ta femme, et pour le vide qu'éprouvait des proches. Mais ces regrets, tu ne les ressentais que par anticipation. Ils disparaitraient avec toi-même : tes survivants seraient les seuls à porter la douleur de ta mort. Cet égoïsme de ton suicide te déplaisait. Mais dans la balance, l'accalmie de ta mort l'emporta sur l'agitation douloureuse de ta vie."
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Toi qui me connais bien tu sais aussi pourquoi ces mots me touchent.
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